Test de A Quiet Place: The Road Ahead – Un mélange de tension et de lenteur
Développé par Stormind Games et édité par Saber Interactive, A Quiet Place: The Road Ahead, sorti le 17 octobre 2024, est un jeu survival-horreur qui s’inscrit dans l’univers des films à succès Sans un bruit (A Quiet Place). Adapté de la trilogie, le jeu raconte une histoire inédite, proposant une immersion en profondeur dans un monde post-apocalyptique où le silence est essentiel à la survie. Ce jeu, ambitieux sur le papier, tente de recréer l’atmosphère oppressante des films, où les joueurs doivent éviter des créatures hyper-sensibles aux bruits.
Genre : Survival-Horror | Développeurs : Stormind Games | Editeur : Saber Interactive | Date de sortie : 17/10/2024 | Classification : PEGI 16+
Survivre dans un monde de silence et de terreur
Dans A Quiet Place: The Road Ahead, vous incarnez Alex, une survivante dans un monde où le moindre bruit peut être mortel. L’histoire se déroule une centaine de jour après l’arrivée des créatures tombées du ciel, plongeant les joueurs dans un environnement dangereux où ces créatures chassent sans relâche les humains. Contrairement aux films où l’action était centrée sur la famille Abbott, ici, Alex doit survivre seule, jonglant entre son asthme et les dangers extérieurs. Cette condition est exploitée à la fois sur le plan narratif et gameplay, obligeant Alex à gérer son souffle tout en évitant de produire le moindre son.
Le jeu s’inspire fortement de l’univers des films, tant dans ses thèmes que son atmosphère. Les environnements sont pleins de tension, avec des décors familiers pour les fans, des zones rurales dévastées aux maisons abandonnées, en passant par les forêts hostiles. Les créatures, toujours aussi terrifiantes avec leur sens de l’ouïe surdéveloppé, continuent de dominer chaque recoin du monde. Cependant, en dépit d’un univers bien construit, l’histoire d’Alex peine à captiver autant que celle des films. Le manque de profondeur émotionnelle dans le récit et les personnages secondaires rend l’expérience moins mémorable, bien que quelques moments parviennent à maintenir l’intérêt grâce à des séquences intenses.
Le jeu s’inspire fortement de l’univers des films, tant dans ses thèmes que son atmosphère.
Lumière et obscurité : une expérience visuelle contrastée
Sur le plan visuel, A Quiet Place: The Road Ahead propose une expérience qui brille plus en journée qu’en pleine nuit. Les environnements de jour sont plutôt jolis, avec des détails, les paysages ruraux, et les bâtiments en ruine. On ressent une réelle attention aux détails dans ces moments, où la lumière naturelle éclaire le monde d’une manière qui le rend à la fois serein et terrifiant. Malheureusement, cette beauté se perd dans les scènes nocturnes, où la visibilité est souvent trop basse et où les textures semblent moins abouties, donnant une impression de mollesse et de manque de finition.
Le game design du jeu, quant à lui, mise tout sur l’immersion. Les choix de conception sont clairs : faire ressentir aux joueurs la fragilité du monde d’Alex. Les bruits de pas, le vent dans les arbres, et surtout les cris stridents des créatures créent une tension constante. Cependant, on note un certain manque de variété dans les décors et les situations, ce qui nuit à l’immersion sur la durée. De plus, certains éléments du level design souffrent d’une linéarité excessive, limitant les options de contournement ou d’exploration. En comparaison avec un titre comme Alien: Isolation, le jeu semble nettement moins abouti sur ce point, offrant moins de liberté et d’ingéniosité dans la conception des environnements.
Les choix de conception sont clairs : faire ressentir aux joueurs la fragilité du monde d’Alex
La tension omniprésente face à une progression lente
Le silence est au cœur du gameplay, un aspect central de l’univers A Quiet Place. Dès le début, les joueurs sont prévenus : faire du bruit peut entraîner une mort rapide et brutale. Alex doit constamment faire attention à chaque mouvement, que ce soit en traversant des pièces remplies d’objets fragiles, en évitant des branches dans la forêt, ou en utilisant son inhalateur pour gérer ses crises d’asthme sans attirer l’attention. Le souffle d’Alex est l’élément central du gameplay. Il faut veiller à ce que ses poumons reste sains car le moindre effort ou stress peut la conduire à une crise. Les développeurs ont intégré de nombreux pièges sonores tout au long de l’aventure, forçant les joueurs à rester en alerte. Cette tension omniprésente est l’une des plus grandes forces du jeu.
Le jeu propose également une fonctionnalité intéressante, permettant aux joueurs d’activer ou désactiver certaines aides dans les options. Par exemple, le micro peut être utilisé pour capter les sons environnants, rendant l’immersion encore plus forte, mais aussi plus stressante, car tout bruit dans la pièce réelle où vous jouez peut être interprété comme un son dans le jeu. C’est un ajout innovant qui, bien que facultatif, pousse l’expérience immersive un cran plus loin. Alex dispose également d’un sonomètre qui permet de mesurer le bruit autour ainsi que celui émet la jeune femme pour veiller à ne pas alerter les créatures. Les sources d’eau son parfaite pour couvrir vos bruits surtout pour utiliser l’inhalateur afin de reprendre son souffle et éviter la crise d’asthme. Attention, la créature peut se concentrer et dans ce cas là, rien ne peut vous sauver hormis être le plus immobile possible.
Cependant, le principal défaut du gameplay réside dans son rythme. A Quiet Place: The Road Ahead souffre d’une lenteur qui peut frustrer certains joueurs. Les séquences d’action sont rares, et la majorité du temps, vous marchez en silence, devez ouvrir des portes d’un douceur extrême, dans une tension qui s’étire parfois trop longtemps. Bien que cette approche puisse plaire à ceux qui recherchent une expérience plus contemplative et oppressante, elle manque de punch pour tenir sur la durée. Comparé à Alien: Isolation, qui maîtrise mieux l’équilibre entre tension et action, A Quiet Place semble trop retenu, avec des moments d’intensité moins marquants et une structure globale moins dynamique.
Le souffle d’Alex est l’élément central du gameplay.
Quelques concept arts de A Quiet Place The Road Ahead
Conclusion
En résumé, A Quiet Place: The Road Ahead est une adaptation honorable de l’univers des films, réussissant à capturer l’essence de la survie dans un monde où le silence est une question de vie ou de mort. Visuellement, le jeu alterne entre des environnements magnifiques en journée et des scènes moins convaincantes la nuit. Le gameplay, bien qu’innovant dans sa gestion du silence et des pièges sonores, se heurte à un rythme trop lent, qui peut nuire à l’expérience globale. Malgré ces faiblesses, les fans des films et ceux qui recherchent une aventure oppressante trouveront sans doute leur compte. Toutefois, pour les amateurs de survie plus dynamique, Alien: Isolation reste une référence bien supérieure dans le genre.
Les plus
+ Une ambiance immersive respectueuse de l’univers des films
+ Le système de gestion du bruit bien intégré au gameplay
+ Utilisation innovante du micro pour une immersion accrue
Les moins
– Rythme trop lent, avec peu d’action marquante
– Les graphismes nocturnes manquent de finesse
– Une histoire qui peine à captiver autant que celle des films