Test de Agony : L’horreur sous son mauvais jour !
Décrit comme le jeu d’horreur le plus terrifiant et malsain qui soit, révolutionnant le genre en nous transportant directement en Enfer, Agony a-t-il su tenir ses promesses ?
Bienvenue en Enfer
Le projet de Madmind Studio était de nous plonger dans un univers angoissant et oppressant et pour cela, quoi de mieux que l’Enfer lui-même ? Une décision audacieuse pour transmettre toute l’horreur possible à ses futurs joueurs. Pour cela, grâce à une vue à la première personne, nous incarnons une âme toute fraîchement débarquée dans cet enfer, sans aucuns souvenirs de son passé, ni de ce qui l’a mené ici. Capable de posséder des corps humains martyrs et pouvant faire évoluer vos capacités pour posséder des démons de différentes espèces, votre âme devra se faufiler dans les différents lieux, tous plus horrifiques et malsains les uns que les autres, afin de trouver une issue à ce cauchemar. Devant survivre face à des démons sans pitié qui rôdent dans chaque recoin, la seule échappatoire est de trouver la Déesse Rouge, la maîtresse de ces lieux agonisants.
Un scénario absent
Le spitch de départ était alléchant, oui mais encore ? Eh bien ne vous attendez pas à plus de détails dans le jeu. En effet, vous débarquez en Enfer avec votre âme, sans aucune explication, ni détail sur son univers. Votre objectif et le seul point scénaristique est de trouver la Déesse Rouge, la seule qui pourra vous permettre de quitter cet endroit. Et pour cela, on vous fera traverser divers lieux et dressera différents obstacles, pour prolonger votre séjour en enfer. Quasiment rien ne vous est expliqué, le personnage n’a aucune histoire et donc rien à pouvoir se rattacher, mise à part l’envie de quitter cet enfer, mais sous un différent sens. Difficile de créer un univers où le joueur pourrait s’identifier ou plonger sans aucun développement plus concret de la trame scénaristique.
Un gameplay lourd et cruellement bugué
Lors de la prise en main de votre âme sous sa première forme de martyr, vous constaterez allègrement la lourdeur des déplacements. Alors d’accord, dans un survival-horreur on n’est pas censé courir dans tous les sens, mais avancer doucement pour éviter les menaces qui rodent. Mais ici, la lenteur est extrême et bien qu’il y ait la possibilité de courir pour fuir les démons, votre jauge d’endurance est très faible. De toute façon, rien qu’en voyant l’horreur des lieux, mais pas comme vous le pensez, vous n’aurez qu’une envie, c’est de courir vers la fin du jeu… En plus de cette lourdeur, le personnage devient une véritable plaie lorsqu’un obstacle se dresse sur la route. Il vous faudra faire toute une manipulation pour pouvoir franchir un rebord de 20cm et une réelle habileté lors des phases de sauts qui demandent précision, surtout pour atterrir sur une petite surface (haine envers les poutres et troncs d’arbres…). Je ne vous parle pas des nombreux bugs qui vous feront rester coincer un peu partout, surtout avec votre âme qui ne passe pas à travers les murs et difficilement manipulable. En parlant de votre âme, lorsque vous vous faites tuer, vous ne mourrez pas vraiment sur l’instant. En effet, votre âme quitte l’hôte et un chronomètre s’enclenche afin de pouvoir vous permettre de posséder un nouveau martyr. Là encore, rien n’est expliqué, mais il faut penser à retirer les sacs sur la tête des martyrs que vous croisez au préalable, sinon vous ne pourrez pas en prendre possession (ah ouais). Si vous ne trouvez aucun corps, le jeu vous fera mourir et vous devrez recommencer à partir du dernier point de contrôle que vous aurez activé. Alors, il y a tout de même des aptitudes, mais elles sont très limitées. En récupérant des pommes (au design spécial), vous gagnez un point que vous pourrez attribuer afin d’améliorer un peu votre discrétion, votre respiration où votre résistance. Les capacités à pouvoir posséder différents démons, s’obtiennent avec l’histoire mais sont peu nombreuses au vue du maigre bestiaire du jeu…
De l’horreur mais pas comme attendu
Une des première constatations en arrivant en Enfer, c’est l’horreur des lieux. Pas pour une atmosphère angoissante ou une ambiance sinistre, mais par des textures baveuses et un gameplay lourd. Bien que l’on soit en Enfer, les décors tons sur tons, les différences de gamma ou de lumière sont vraiment déplaisants. De plus l’ambiance n’a rien d’oppressant du fait de l’absence de pas mal de bruitages où quand il y en a, un peu exagéré, ni même d’ambiance sonore principale. Le jeu se voulait malsain et dérangeant par des scènes gores explicites en nudité, mais malheureusement c’est tellement dans l’exagération que ça en devient ridicule. Le jeu vous fera difficilement sursauter (sauf si vous êtes très trouillard…), il n’y pas d’angoisse et même la peur de mourir ne se fait pas ressentir, vu que vous pouvez posséder un nouveau corps après vous êtes fait trucider par un démon. Là encore, une déception car on s’attendait à pouvoir traverser les enfers en possédant différents démons sur notre passage, mais les choses sont toutes autres. La possession de démons est très limitée et la manipulation encore plus laborieuse…
Conclusion
+ Les points positifs | – Les points négatifs |
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J’attendais d’Agony un vrai survival-horreur où la visite en enfer me donnerait des sueurs froides. Mais malheureusement, la peur se fait sentir à travers des graphismes décevants et un gameplay plus que laborieux. Le potentiel est pourtant bien là, mais à été trop sous exploité pour tout miser sur le malsain et les scènes dérangeantes, qui au final en sont ridicules à vouloir en trop en faire.
Ce test a été réalisé à partir d’une version éditeur